Aujourd'hui le chirurgien esthétique est devenu une pizza à vendre.
Depuis que Google exige des avis concernant la qualité du chirurgien, le mode de recrutement des patients à considérablement changé.
Autrefois était le règne du bouche à oreille; aussi la communauté des médecins qui connaissaient un chirurgien esthétique parce qu' ils avaient fait leurs études ensemble ou parce qu' ils avaient vu des patients opérés par ce chirurgien, ce qui créait des liens de respect d'amitié et de confraternité.
Ces Médecins était donc organisés dans un réseau professionnel qui de fait pouvait mettre en avant et recommander un ou plusieurs chirurgiens esthétiques de bonne qualité.
Cela faisait aussi la réputation du médecin référent, car les patients satisfaits de l'acte effectué reportaient leur estime vers le collègue qui avait recommandé un tel ou untel comme chirurgien.
Aujourd'hui nous chirurgiens esthétiques sommes devenus des pizzas! Il faut que les patients opérés expriment un avis positif, étayé par leur propre expérience auprès de ce praticien, pour gonfler le nombre d'avis sur leur fiche google business de proximité.
C'est ce nombre, ridiculement faible le plus souvent pour la majeure partie d'entre nous, qui n’y accordions guère d’importance, ( un nombre inférieur à 50 avis en général), ce qui fait que notre site et notre réputation ne dépassent pas une petite colline. Les jeunes chirurgiens très au fait des réseaux sociaux ont parfois plus de 200 avis positifs.Ceci les fait considérer comme des hautes cimes de la profession, et entretient par conséquent un positionnement idéal sur le listing de Google; ce classement faussement réputationnel est responsable d'une activité professionnelle majorée en terme de quantité- et aussi de qualité car le niveau de la chirurgie esthétique et réparatrice française est exceptionnellement élevé.
Aujourd'hui nous chirurgiens esthétiques sommes donc devenus des pizzas! Bonne ou mauvaise, il faut que cette pizza médiatique clignote pour attirer le chaland. Bientôt nous aurons des plaques sur nos portes faites de lumières éblouissantes et changeantes avec des seins qui montent et qui descendent et des culottes de cheval qui s'élargissent et rapetissent: C'est ainsi que les femmes complexées pour repérer facilement un centre chirurgical qui se dévoue à ses opérations extrêmement demandées que sont les plasties mammaires et les liposuccions, fera un joie éclairé au sens propre..
La science et la médecine éthique n'ont plus rien à voir là-dedans. C'est une forme de publicité déguisée que le conseil de l'ordre des médecins ne peut pas interdire puisque nous devons au patient une information aussi complète que possible, mais pour cela il faut bien attirer son œil pour ouvrir son esprit.
Aujourd'hui, les chirurgiens esthétiques sont devenus des pizzas à tester et à promouvoir. Personnellement j'ai l'impression que du fait de mon itinéraire professionnel, je ne sens pas si je suis tellement tenté pour devenir comestible pour tout un chacun…
Les operations esthetiques les plus pratiquées en 2022
Chaque année les sociétés savantes qui s'occupent de chirurgie et de médecine esthétique publient le hit parade des opérations les plus pratiquées. Les interventions de médecine esthétique(filler et botox) sont de loin en tête de tous les actes d'embellissement pratiqués actuellement dans le monde. Et cela n'est pas prêt de se terminer, car pendant la période d'isolement de la covid, beaucoup de travailleurs en télétravail ou simplement du fait de se regarder par le biais de la caméra de l'ordinateur, ont découvert leurs rides, leurs bajoues,leur peau fissurée: On comprend que les actes de médecine esthétique, qui sont beaucoup plus abordables financièrement que les actes chirurgicaux et comportent moins de gravité ou de complications, ont largement pris la tête des consultations et des injections pour préserver sa beauté ou la rétablir.
En ce qui concerne les actes chirurgicaux, c'est la liposuccion qui est l'opération la plus pratiquée au monde.Elle est intéressante à tous les étages du corps comportant un excédent de graisse profonde,elle reste une opération bénigne le plus souvent et donne un bon résultat stable à condition de mener un régime énergique.
Actuellement la liposuccion est d'ailleurs souvent complétée par l'opération de lipofilling- qui consiste à greffer sa propre graisse ailleurs sur le corps- dans un endroit qui est plus désirable(fesse, seins, visage) ou même pour reconstruire les seins après cancer: Cette méthode s'est affirmée comme fiable et non génératrice de récidive cancéreuse.
L'augmentation mammaire par implant mammaire siliconé vient en seconde position, ce qui témoigne d'une petite désaffection et d'une tendance au retour au naturel.
Les opérations esthétiques de rajeunissement des paupières et les rhinoplasties viennent après en fréquence opératoire.
Il faut noter que les opérations de type lifting, qui pourtant sont extrêmement efficaces pour le rajeunissement du visage, ne sont pas plébiscitées du fait de leur réputation d'une opération assez dure à subir. Pourtant il y a maintenant des méthodes de lifting plus légères tel le microlift que je défends ou les deep plane face lift qui sont dérivées des méthodes de lifting que je pratique depuis 1980.
Hippolyte Morestin l'un des grands chirurgiens des gueules cassées;
Hippolyte Morestin , surnommé le sculpteur des chairs humaines, est entré dans la légende; ce chirurgien qui est né aux Antilles et elle est venue faire ses études en France a été un praticien d'une habileté exceptionnelle que tous ses contemporains ont admiré. Il a laissé une œuvre scientifique considérable, mais il a très tôt compris l'intérêt de la chirurgie esthétique et réparatrice; au point qu'un groupe de chirurgiens ultra brillants(dont les docteurs Daniel Marchac, Jean paul Pailheret,Jean-pierre Lalardrie,etc...) a été créé dans les années 1975-80 pour célébrer l'esprit d'innovation de Morestin.
Le docteur Jean-Pierre Lalardrie a d'ailleurs fait un article de célébration historique dans une revue britannique ;
Des nombreuses techniques de chirurgie réparatrice que le professeur Morestin à initié, il y en a une qui m'a particulièrement séduit: C'est la technique de réduction mammaire par une incision isoler sous mammaire: Si le sein féminin était schématisé par un cône, l'idée est d'enlever la base du cône pour obtenir une réduction d'avant en arrière: Cette méthode permet d'éviter les cicatrices autour de l'aréole et la verticale sous-aréolaire. C'est une technique que j'ai pu utiliser chez des très jeunes filles qui présentaient des hypertrophies mammaires avec une poitrine qui tenait bien encore en place.
Grâce à cette cicatrice limitée dans le sillon sous-mammaire, la réduction a été très efficace, et a préservé l'esthétique de la poitrine au maximum.
Le professeur Morestin a mis au point des réparations des gueules cassées en essayant, par une politique des petits pas chirurgicaux,à reconstituer des visages sans agressions chirurgicales excessives. supplémentaires. Malheureusement il est mort jeune avant ses 60 ans..
'esprit trou noir de certains patients en matière d'information
Par le docteur Vladimir Mitz
INTRODUCTION
Le trou noir dont il existe des milliards dans l'univers observable est une sorte de fond d’évier cosmique qui engloutit toute la matière à sa portée dans un tournoiement infernal; il est invisible car la lumière ne peut pas en sortir; en cela il m'évoque certains patients dont j'ai un souvenir assez douloureux, car il était impossible de leur faire entendre raison.
Il existe une véritable bataille de l'information en matière de trou noir: Stephen Hawking, le physicien génial recroquevillé sur son fauteuil roulant prétendait que toute l'information touchant le trou noir était définitivement perdu, contrecarrant ainsi une règle essentielle de la physique qui est la conservation de l'énergie; au contraire, Léonard Susskind , inventeur de la théorie des cordes et des supercordes en physique quantique, prétend que cette information n'est pas totalement perdue, mais subsiste et renaît d'une certaine façon autre et ailleurs.
Cette comparaison me paraît valable en ce qui concerne l'esprit de certains patients difficiles à soigner pour des raisons multiples, mais surtout prisonniers d'une conception mentale qui évoque beaucoup cette impossibilité de leur apporter une information raisonnée susceptible de leur faire mieux comprendre les problèmes d'un processus évolutif postopératoire qui peut s'avérer difficile, inhabituel, déroutant mais aussi parfois complètement banal.
1) Le patient heureux, mais...
Je me rappelle d'une patiente pour laquelle j'avais effectué une profiloplastie (ré- inclusion de la bosse du nez à l'intérieur du menton). À la 6e semaine post-opératoire, elle était plutôt satisfaite de la transformation radicale qu'elle avait subi; mais...
Elle aurait voulu déjà que de la pointe de son nez dégonfle davantage, et que le profil soit plus mutin. J'avais beau lui expliquer que le gonflement pouvait perdurer pendant 18 mois sous une peau épaisse, tout se passait comme si elle n'enregistrait même pas mes paroles; impossible d'approcher la partie frontale auditive de son cerveau; à la fin de ma réponse, elle recommençait la même critique. J'eus beau, lui faire un schéma explicatif de l'œdème présent sur le profil de son nez, c'était peine perdue; je ne savais plus comment quel est le choc émotionnel qui aurait permis à cette patiente d'atterrir dans sa réalité présente;
En désespoir de cause je fais une photographie avant après de profil sur un même cliché agrandi au format 13/18. La perception de 7 avant après en grand format lui fit prendre conscience soudain de la profonde transformation déjà visible. Alors elle sourit, et prit un rendez-vous avec empressement pour le contrôle du 6e mois.
À ma grande surprise, elle revint au 6e mois: je m'attendais à une patiente très heureuse, mais elle entra dans mon bureau sans sourire;" je suis assez contente me dit-elle, mais je trouve que mon nez est encore gonflé...."
Il me fallait accepter cette désillusion; je compris qu'il fallait que je sois actif dans ce cas et je lui fis des injections de substances cortisonées retard qui accélérèrent le dégonflement, et lui procurèrent alors une véritable joie de vivre.
2) le patient malheureux malgré une opération réussie
J'ai de temps en temps encore des nouvelles d'un patient il y avait subi une réparation de son nez allez d'une greffe osseuse prélevé sur l'os pariétal du crâne.
Le résultat esthétique était très satisfaisant, mais ce qui contrariait le patient d'une façon profonde et obsessionnelle était la petite rayure qu'il ressentait au niveau de son crâne; ce n'était pas moi qui avait pratiqué la greffe osseuse crânienne car je préfère la greffe osseuse prélevé sur le cubitus(os de l'avant-bras); il accepta la proposition de comblement de la rainure osseuse par de l'acide dense; tous les 15 jours il revenait pour augmenter encore la dose d'injection malgré mes réticences. Au bout d'un moment il semblait satisfait mais 3 mois plus tard il revint furieux: Il sentait avec un peu d'acide hyaluronique avait débordé de la rainure osseuse, il m'en imputait la responsabilité alors que je faisais les injections avec la plus grande réticence. Il devant très exigeant, demandant des injections de hyaluronidase qui aurait fait fondre toute la réparation j'avais entreprise dans son intérêt. Sentant ma réticence il a dû aller voir ailleurs car je n'ai plus de nouvelles; impossible à lui aussi de lui faire entendre raison, la zone de prise de greffe crânienne le préoccupait plus la réussite de sa reconstruction nasale qui passait dans le trou noir de son souvenir
3) une patiente furieuse à la recherche d'une faute médicale
Je me souviens d'une patiente de 40 ans, ayant subi une tumorectomie pour cancer du sein localisé; je l'ai opéré d'une reconstruction mammaire à l'hôpital; à cette époque et encore actuellement j’étais personnellement favorable à des reconstructions par implant mammaire et lipofillings - technique que je réalisais à chez elle avec succès-plutôt que des reconstructions complexes par des lambeaux micro chirurgicaux : je jugeais ces dernières opérations brillantes, très en vogue en milieu hospitalier, mais durant très longtemps en salle d'opération, et imposant trop de retouches post-opératoires à mon sens;
Chez cette patiente, la reconstruction après le sixième mois me paraissait extrêmement réussie; pendant 3 ans j'ai perdu cette patiente de vue. Elle revint à ce moment-là avec un bon résultat esthétique, mais les mammographies de contrôle avaient révélé un cancer du sein au niveau de la glande restante; m'accuser alors avec une grande virulence d'avoir provoqué le cancer du sein restant par l'implantation d'une prothèse en silicone. Impossible de lui faire entendre raison. Son esprit était fermé au discours scientifique. Sa demande était davantage une indemnisation financière pour faute médicale plutôt que le traitement de son cancer qui imposait maintenant une mastectomie, en urgence relative.
C'est patiente entama un procès qui grâce à des expertises, permit de lui faire comprendre que les prothèses en silicone ne généraient pas de cancer, et qu'il n'y avait pas de faute médicale en ce qui me concerne; au contraire, le fait qu'elle ait subi une implantation de prothèse imposait une mammographie de contrôle chaque année, ce qui a pu aider au diagnostic précoce de sa reprise cancéreuse, dont le risque statistique et de 8 % des cas en matière de tumorectomie avec conservation du sein restant et de l'aréole!
4) le patient paranoïaque
Ce type de patient est très difficile à reconnaître par le chirurgien plasticien, pour plusieurs raisons: D'abord nous n'avons pas la formation psychologique qui permettrait dès le départ de dépister structure mentale avec l'agressivité toxique sous-jacente; ensuite l'idée de faire du bien aux patients ou moins de ne pas lui faire de mal conditionne notre action chirurgicale; c'est donc avec la plus grande des surprises quand nous considérons une opération réussie, devenir l'objet de colère menaçante et parfois même physiquement agressive que ces patients développer subitement, chaque année des chirurgiens esthétiques sont blessés, mutilés, ou tués par ce type de patients dans certains sont schizophrènes non stabilisés. Là c'est le chirurgien qui est avalé par le trou noir d'un esprit malade donc il n'avait pas soupçonné l'existence.
5) le patient intéressé financièrement
Ce patient se moque complètement des explications et de l'information qu'on peut lui donner au sujet d'une petite insatisfaction opératoire.
J'ai le souvenir d'une patiente que j'avais opéré une reprise de plastie abdominale (lifting du ventre avec des défauts pratiqué par un de mes collègues): C'est patiente pointait un petit creux résiduel au niveau de son ventre en ayant totalement oublié les défauts qu'elle présentait avant que j’intervienne; elle avait demandé en plus de cette opération un lipofilling des seins et des fesses, donc une liposuccion associée plutôt importante.
Elle n'écoutait absolument rien de mes explications, mais m'envoyait des lettres incendiaires avec des insultes; parallèlement elle me réclamait une grosse somme d'argent. Ayant mis ma compagnie d'assurance au courant, je m'en suis tenu au Conseil de leurs spécialistes juridiques: Ne jamais rembourser si l'on considérait ne pas avoir fait de faute médicale.
C'est patiente m'attaqua alors au Conseil de l'Ordre pour faute déontologique. Cette juridiction me donna raison.
6) les patients destructeurs de la réputation
On ne soupçonne pas la méchanceté cachée de certains patients chez qui on ne devine pas un potentiel de destruction très augmenté actuellement par les réseaux sociaux: ceux-ci réverbèrent des avis négatifs et des accusations infondées qu'il est presque impossible de supprimer facilement; rétablir une vérité occultée par la ants vicieux est quasi impossible.
J'ai eu ainsi l'occasion de consulter un patient qui m'a été adressée par un dermatologiste pour l'ablation d'une lésion manifestement bénigne mais inesthétique chez un homme jeune. Cette petite opération pouvait se faire au cabinet médical sous anesthésie locale. En période de covid nous devons employer des précautions sanitaires redoublées, utiliser du matériel stérile jetable et donc imposer aux patients des gestes techniques se montant à quelques centaines d'euros. D'ailleurs pour ces interventions réparatrices, il existe une prise en charge par la sécurité sociale; le complément d'honoraires en secteur 2 de la convention de sécurité sociale peut être remboursé totalement ou en partie par une bonne mutuelle.
Tout cela fut expliqué à ce patient plutôt sympathique, il me dit qu'il allait réfléchir.
Quelle ne fut pas ma surprise devoir sur ma fiche Google business une appréciation me traitant de vieux chirurgien dingo, et me qualifiant d'incapable et d'irresponsable; une étoile sur 5, et des commentaires blessants;
L'atteinte à notre e-réputation est toujours préoccupante, mais nous devons la relativiser; le conseil est de rédiger une réponse qui justifie notre comportement en espérant que le lecteur ou celui qui s'intéresse à notre étoile sur Google puisse faire la part des choses.
C'est ce que je fis dans ce cas précis, mais bien entendu je n'ai plus jamais entendu parler de ce patient.
En conclusion, la présence d'un trou noir au centre du cerveau de certains patients et une réalité aussi avérée que la présence des trous noirs au milieu du cosmos.
Pour le chirurgien, cela peut-être parfois une grande désillusion, car nous essayons en général de bien faire après avoir donné le maximum d'information au patient.
Mais pour le patient, l'information est à sens unique: Elle vise surtout à mettre en parallèle les risques spécifiques de chaque opération avec leur coût, juger d'emblée exorbitant ou injustifié. Par chance, les patients présentant ce type de structures mentales ne sont pas si nombreux; l'immense majorité reconnaît la qualité du travail des chirurgiens esthétiques français dont la formation est exceptionnellement pointue; si l'on admet qu'environ 2 % des patients présenteront une complication postopératoire, il n'en reste pas moins que l'on peut comprendre le désastre mental qui survient lorsqu'on fait partie de cette minorité abîmée; mais c'est alors le bon moment pour maintenir un lien de confiance avec son chirurgien, car c'est lui qui va procéder à la réparation du problème; encore faut-il que les patients acceptent bien les explications qu'on leur fournit, et adhèrent aux protocoles possibles de réparation.
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