Ceux qui ont vu le film le constateront. Tom Cruise y apparaît particulièrement frais, alors que sur le tapis rouge à Cannes, il était – bien que toujours aussi craquant  – nettement plus froissé.  Comme beaucoup de rumeurs ont circulé à un moment sur de prétendues injections, on a sondé un chirurgien plasticien pour savoir s’il avait pu bénéficier d’un petit rafraîchissement pour le film. LE ragot qui nous passionne toutes 🙂  

https://lejournaldemoncorps.fr/wp-content/uploads/2022/05/tom-300x105.jpg 300w, https://lejournaldemoncorps.fr/wp-content/uploads/2022/05/tom-768x270.jpg 768w" sizes="(max-width: 900px) 100vw, 900px" style="height: auto; margin: 1.25rem auto; padding: 0px; font: inherit; vertical-align: bottom; clear: both; display: block;">

A gauche, Tom Cruise dans Top Gun 2. A droite, sur le tapis rouge à Cannes, 18 mai 2022 

Eh bien, mesdames, selon le Dr Vladimir Mitz, il semblerait que non ! Le mec est naturellement canon !

Top Gun Maverick aurait été tourné entre 2018 et 2019, soit près de 4 ans après sa projection à Cannes. Il avait donc, à l’époque, 55 ans. Un âge où, normalement, l’homme en prend un coup. Mais la star d’Hollywood a une structure de visage qui la protège particulièrement bien du vieillissement.

D’abord, il a des pommettes hautes et larges, qui forment deux bons piliers de soutien pour son visage. « C’est le genre de faciès qui prend aussi très bien la lumière. Il est probable qu’il soit plus séduisant encore à l’écran que dans la vraie vie » commente le Dr Mitz.

Et ses arcades sourcilières sont très proéminentes. « C’est comme s’il avait deux petits balcons au niveau du front. Les arcades créent une ombre au niveau des paupières inférieures qui masquent naturellement la présence de poches et évitent l’affaissement prématuré des paupières supérieures. Le vieillissement dans la zone du regard chez lui ne se manifeste que par des pattes d’oie quand il sourit », indique le spécialiste. Enfin, il a une mâchoire très large, qui donne un aspect losangique à son visage, contrairement à 90 % de la population qui l’a plus fine. Là aussi, un excellent point pour éviter un affaissement prématuré.

Néanmoins, en 4 ans, Pete Maverick Mitchell s’est quand même flétri. Il a mieux résisté au temps qui passe que la plupart de ses congénères mais sur le red carpet, on a vu que l’andropause avait fini par frapper. « Le vieillissement n’est pas un phénomène continu. Souvent, il se manifeste d’une façon brutale », révèle le Dr Mitz. D’où ce visage qui commence à se « vider », ces poches très marquées, ces paupières supérieures qui ont fini par tomber, ces sillons nasogéniens creusés  … Mais bon, même avec tout ça, il reste quand même super sexy, notre « Mav ».

Ni Botox, ni acide hyaluronique ni lifting chez Tom Cruise !

Les rides bien marquées sur son front et ses pattes d’oie indiquent qu’il n’a reçu aucune injection de toxine botulique ni d’acide hyaluronique ni de graisse (lipofilling).

Si on a pu le voir sur des photos il y une dizaine d’années, avec le visage bouffi, c’était probablement en raison d’un surpoids ou d’un excès d’alcool ou d’autre chose. «S’il avait fait un lipofilling, on en verrait encore la trace », indique le Dr Mitz. Quant à des injections d’acide hyaluronique …  « Il a de bonnes pommettes, donc a priori, aucune raison d’y avoir eu recours » poursuit notre expert.

Enfin, ses plis au niveau du cou indiquent que l’homme n’a subi aucun lifting. Il a aussi conservé sa chevelure naturelle, ce qui est rarissime …

Bref, mis à part sa dentition qu’il a refait très jeune comme tout le monde le sait (et il a bien fait, son sourire ravageur est clairement son point fort), le mec est complètement NA-TU-REL. Respect.

Votre homme veut ressembler à Tom Cruise ?

Bon, alors, hop, hop ! Une injection d’acide hyaluronique dans la « jawline » pour viriliser son visage, le rendre plus carré et un travail des pommettes aussi pendant qu’on y est, pour les avoir plus hautes et plus larges. « L’effet est très naturel quand le produit est injecté profondément au contact osseux et en croissant à l’extérieur de la pommette » précise le chirurgien. « Très souvent, chez l’homme, il y a aussi un creux qui se forme parallèlement au sillon nasogénien. Je passe par l’intérieur du nez pour le combler » enchaîne notre expert.

Voilà, voilà. Vous savez tout sur l’idole des années 80, qui n’a définitivement rien perdu de son charme.

Notre expert :

Tom Cruise a t-il eu recours à la médecine esthétique pour Top Gun Maverick ?https://lejournaldemoncorps.fr/wp-content/uploads/2022/05/vladimir-mitz2-1024x1024-1-768x828.jpg 768w, https://lejournaldemoncorps.fr/wp-content/uploads/2022/05/vladimir-mitz2-1024x1024-1.jpg 949w" sizes="(max-width: 169px) 100vw, 169px" style="height: auto; margin: 1.25rem 0px; padding: 0px; font: inherit; vertical-align: bottom; display: block;">

Dr Vladimir Mitz

P1020175 min

Qui sont donc vraiment les patients insatisfaits d'une chirurgie esthétique ?

Dans une très intéressante étude parue dans le journal plastic and reconstructive surgery, parue en décembre 2021 volume 148 numéro 6 page 1233 et signée par les très expérimentés chirurgiens réparateurs américains, Mark Constantian et Nick Zaborek, se trouve une étude rétrospective portant sur le vécu de la honte corporelle chez 218 patients non satisfaits de leur opération de chirurgie plastique ou esthétique.

Ces patients ont été soumis à un interrogatoire précis afin de retrouver les causes de leur mal être.

Ce qui est tout à fait frappant et qu'ils ont retrouvé dans cette cohorte près de 80 % des cas des antécédents de maltraitance infantile :

1) pression émotionnelle exagérée (41%)

2) abandon émotionnel (38%)

3) abus sexuel intrafamilial (36%)

4) présence d'une pathologie mentale familiale (29%)

5) consommation exagérée d’alcool ou de drogues, etc…

Au total 52 % des patients présentant une insatisfaction post-opératoire après un acte chirurgical de chirurgie plastique mentionnaient une honte de leur corps avant toute opération ;

Près de la moitié de ces patients ont demandé une retouche de leurs opérations, voire une réfection de celle-ci ; ils ne sont pas loin de la dysmorphophobie…

Les auteurs plaident pour que soit établi un score préopératoire d’exposition à la maltraitance infantile, établi pour chaque patient demandant une chirurgie esthétique ou réparatrice ; cela afin que l’opérateur puisse se confronter en toute connaissance de cause à ces personnalités très variables, présentant un simple complexe jusqu’à une vraie pathologie de type dysmorphophobie, ou même porteur de tendances paranoïaques.

La très forte incidence de la honte corporelle préopératoire pourrait ainsi être reconnue, et soignée avant l'acte opératoire lui-même ; car ce sont ces patients victimes de maltraitance infantile qui présentent le plus de risques de refus d’adhérer à un résultat opératoire apparemment satisfaisant, et qui aurait été très bien intégré en l'absence d'une personnalité déstabilisée par cette enfance mal vécue.

Ces statistiques concernent aussi bien la chirurgie esthétique et réparatrice du visage que celle concernant le corps.

Les auteurs concluent que la honte corporelle est la conséquence et aucunement la cause du complexe physique allégué, c’est l'aboutissement habituel de la maltraitance infantile, quel qu'en soit le type ; la dévalorisation occasionnée par cette souffrance infantile ressurgit plus tard dans des complexes physiques qui peuvent pousser à la demande d'opération dont il s'avère quelle sera de toute façon mal acceptée, génératrice de doléances, d’insatisfactions, de demande de retouche opératoire, voire d'agressivité vis-à-vis de l'opérateur...

Il ne s'agit pas seulement de patients présentant des signes de dysmorphophobie pathologique, mes de patients pour lesquels on ne peut pas imaginer un tel passé lourd et insupportable, si on n'avait pas osé leur poser la question d'une éventuelle maltraitance infantile...

La honte de son propre corps ou même une simple insatisfaction ou un complexe léger ne sont donc qu'un symptôme après une enfance chaotique, et non pas la cause en elle-même de ce complexe, selon l'affirmation du docteur Constantian.

Mots clefs

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Graisse de surface et graisse profonde

Les enjeux esthétiques

Docteur Vladimir Mitz

La répartition de la graisse est très spécifique au niveau du corps humain; ainsi une femme change trois fois de corps au cours de sa vie: À la puberté, autour de la quarantaine après les grossesses, et vers 55-60 ans après la ménopause.

Mais la répartition de la graisse est inégale:

on distingue les graisses de surface qui sont faites de petits lobules de la taille de graines de couscous allant jusqu'au diamètre d’un petit pois, et les graisses profondes qui peuvent atteindre la taille d'un grain de raisin;

Les graisses de surface peuvent augmenter ou diminuer en fonction de l'alimentation et de l'activité sportive; elles sont donc mobilisables au cours d'un régime drastique;

Au contraire, les graisses profondes sont très difficilement mobilisables, malgré le régime et le sport;

Leur origine est génétique, les patients ont tendance à reproduire un corps déjà présent dans les ascendants;

C'est pourquoi dans certains cas un régime prolongé ne parvient pas à totalement modifier une silhouette mal-aimée; c' est aussi la raison pour laquelle les opérations bariatriques peuvent laisser subsister des amas graisseux profonds indésirables, telle une culotte de cheval , un bedon irréductible, ou des gros membres inférieurs qui de plus peuvent être atteints de lipoedeme ou de lymphoedeme.

Un traitement visant à harmoniser la silhouette va donc dépendre de deux facteurs différents:

1)Une action sur les graisses de surface où la perte d'épaisseur repose sur le régime et le sport qui sont donc prépondérants, ou parfois déclenchée par une opération bariatrique;

2)Une action chirurgicale sur les graisses profondes peut nécessiter une intervention simple ou complexe selon les cas:résection cutanéo-graisseuse ou liposuccion à différents étages.

Quels sont les sites principaux du stockage des graisses profondes?

1) au niveau du visage, ce sont le cou et la bajoue: Dans cette localisation, je suis un partisan du lipolift ou liposuccion de la moitié inférieure du visage et du cou, en surface et parfois en profondeur.

Par contre l'ablation des boules de Bichat entraîne à long terme un aspect squelettisé de la face; je suis très réticent dans beaucoup de cas à pratiquer cette opération actuellement trop à la mode chez nombre d'influenceuses aux joues excavées!

2) au niveau des bras il existe une masse graisseuse postérieure, sorte de cylindre épais et persistante malgré l' amaigrissement, mais qui est heureusement très améliorable par une liposuccion ciblée.

3)Au niveau du corps la liposuccion peut agir sur les graisses profondes au niveau des seins, du ventre sus et sous ombilical, au niveau des flancs, du torse, du dos, des fesses, de la culotte de cheval, de la région crurale(quand il existe un frottement entre les cuisses), au niveau des genoux et des mollets. Parfois il existe des amas graisseux au dos du pied... Par contre au niveau des mains il existe souvent une insuffisance de graisse au cours du vieillissement, et c'est là où la technique du lipofilling fais des merveilles!

4) aux membres inférieurs qui sont épaissis, il faut distinguer deux conditions pathologiques:

* le Lipoedeme qui est une infiltration lymphatique de la Graisse, mais symétrique des 2 côtés, avec apparition de douleur et gonflement après la marche prolongée;

* le lymphoedeme qui est une accumulation de lymphe à cause d'un blocage lymphatique le plus souvent au niveau de l'aine ou du pelvis, asymétrique ou prédominant d’un seul côté;

Ces deux situations peuvent de plus s'accompagner d'une insuffisance veineuse avec varices, pour lesquelles il faudra un traitement spécifique.

En conclusion

Le traitement des amas graisseux indésirables est possible en combinant plusieurs actions;

Le régime, la pratique sportive intensive et les opérations bariatriques vont agir sur les graisses sous-cutanées de surface.

Les amas graisseux profonds sont accessibles à la liposuccion qui est toujours d'actualité, pratiquée avec expérience mais pouvant nécessiter des retouches après 1 ans; la simple liposuccion à la canule Aspirante inventée par Yves Gérard Illouz reste en France une des opérations les plus pratiquées; elle comporte néanmoins différentes variantes(modulation préalable par le laser où les ultrasons), dont la supériorité pour le bénéfice du patient n'a pas été démontrée, mais elle facilite l'action du chirurgien; elle demeure le traitement idéal des graisses profondes;

l'injection de produits lytiques de la Graisse n'a pas encore donné de résultats très probants;

la cryolipolyse est intéressante pour des amas graisseux très localisés et modérés; elle impose plusieurs séances pour traiter des surfaces larges.

enfin la technique du Renuvion( tige sous-cutanée apportant un plasma chauffant à 80 degrés) peut permettre de retendre la peau en contractant le derme, mais aussi en créant une fibrose locale.

La finalité de la prise en charge d'un patient qui souhaite changer d'apparence corporelle en perdant du volume impose donc une politique du régime et de sport au niveau de sa silhouette, qui devra être éventuellement complétée par une réduction des masses graisseuses profondes le plus souvent par liposuccion.

S'il persiste des excédents cutanés, se posera alors la question du redrapage par chirurgie plastique et esthétique.

P1020433 ConvertImageUn article récent paru dans une prestigieuse revue américaine tente d’analyser les traits de la personnalité, l’existence d’une anxiété, et l’importance de l’estime de soi chez 87 femmes dans une université mexicaine;

Cette étude a été conduite par des psychologues et des psychiatres sous la direction du docteur Del Aguila Flores, au Mexique, en utilisant les méthodes et les tests les plus modernes d’évaluation du psychisme;

L’idée générale était qu’une grande partie de la population qui a recours à la chirurgie esthétique possède des anomalies de la personnalité notamment sous la forme de TOC, ou bien de dysmorphophobie plus ou moins apparente.

De très nombreuses études précédentes mené par des psychologues des psychiatres avant une intervention de chirurgie esthétique, avaient d’ailleurs révélé que presque 10 % de la population qui s’adresse au chirurgien esthétique présente plus ou moins des anomalies de la personnalité; ce nombre extrêmement important n’est pas en soi inquiétant ou une contre-indication à la chirurgie dans la mesure où le taux de satisfaction finale des patients approche les 95 %;

Le caractère le plus redouté est le dysmorphic body disorder (BDD) il peut conduire au refus mental du résultat chirurgical avec parfois même une tendance à l’agressivité contre le chirurgien; chaque année plusieurs chirurgiens sont attaqués ou blessés par des patients mécontents à tort ou à raison!

Dans cet article dont nous parlons, la minutie les examinateurs a été extrême, car ils ont voulu établir une répartition des différentes typologies, ce qui confère un caractère très clair à leur étude;

  • Les différentes typologies envisagées et repérées ont été:
  • Les tendances paranoïdes, avec des patients très craintifs ou suspicieux
  • Les tendances schizoïdes, avec de grandes anomalies de l’humeur et des variations d’humeur, caractérisant des patients adeptes de la pensée magique
  • Les patients histrioniques, très extravertis, voulant se faire remarquer à tout prix
  • Les patients antisociaux, repliés sur eux-mêmes, irresponsables, insouciants du droit des autres
  • Les patients hyper narcissiques, manquant d’empathie, et voulant susciter l’admiration à toute occasion, pleins d’arrogance
  • Les patients impulsifs à la personnalité explosive
  • Les patients borderline difficiles à classer, très séduisants, mais avec un vide intérieur
  • Les patients perfectionnistes, à la ponctualité excessive, psychologiquement rigides, hyper travailleurs
  • Les patients hyper dépendants, au comportement soumis, et qui s’accrochent au médecin
  • Les patients hyper anxieux, socialement inhibés , présentant un sentiment d’infériorité

Comme on le voit cette typologie a le mérite d’être très large ,et d’explorer plusieurs types humains;

Les conclusions des auteurs sont étonnantes: ils ont retrouvé beaucoup moins de caractères psychopathologiques que ce qui était précédemment publié ou indiqué!

Les personnalités histrioniques ont été les moins fréquentes, et l’anxiété a été ce qui fut le plus retrouvé dans les questionnaires.

Tous les candidats à la chirurgie esthétique n’ont pas été diagnostiqué aussi fous qu’on le supposait…

Ce qu’on peut critiquer dans cet article le faible nombre de l’échantillon de personnes examinées: seulement 87 questionnaires ont été retenus, en majorité de sexe féminin; il s’agissait de candidats à la chirurgie esthétique et non pas d’un échantillon tout venant et non pas des individus pris au hasard;

Enfin ces auteurs n’insistent pas sur un risque très important que nous rencontrons dans notre activité quotidienne: le dépistage de patients paranoïaques qui peuvent dans des circonstances diverses passer à l’acte et devenir violents, voire même de mutiler ou d’assassiner le chirurgien…